NUAGE
L’observer est le plus doux des voyages. Un aller sans retour. Un hymne à la liberté. Son existence, d’une brièveté haletante me rappelle la nôtre, fugace et éphémère. Les nuages surgissent et s’effacent avant même qu’on ait eu le temps de les apprivoiser, n’est-ce pas là le propre de la finitude de l’homme?
S’il est vrai que la nature nous montre le chemin, soyons rassurés car les nuages se font et se défont, naissent et disparaissent. Mais toujours, quelque part, là où notre regard ne les voit plus, réapparaissent.
En perpétuel mouvement, vaporeux et aériens, ils nous libèrent de cette insoutenable gravité de l'être, ils nous donnent un peu de hauteur et prennent la forme de nos idées les plus folles.
Et lorsque finalement, leur valse emporte avec elle notre imaginaire, nos vies deviennent aussi douces que la plus fine des mousselines, aussi légères qu’un flocon de soi(e).
Imaginer, façonner et créer un nuage est une manière de pérenniser ces instants suspendus en donnant du corps à l’impalpable.